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13 juin 2013 4 13 /06 /juin /2013 06:01

Ce texte ne s'adresse pas aux gars...quoique en cherchant bien...

Bon.

Je m'adresse à celles qui poireautent dans un salon de coiffure pour répondre aux critères de beauté du moment. Celles qui épluchent fièvreusement les magazines féminins clinquants pour y dénicher LE vêtement qui leur ira comme un gant, LA coiffure qui les transcendera, LES chaussures faites pour leurs pieds...

C'est du boulot d'être au top,  d'être jolie,douce, aimable, agréable,sexy.  Un boulot à temps plein.

Oui.

Même au réveil, après une nuit sans sommeil.

Même au milieu du désert.

Même avec une gastro.

Même en faisant les courses.

Même en débouchant les toilettes.

Il nous faut , à nous les filles, rester futiles et attirantes.

Depuis la nuit des grottes c'est ainsi : les filles se doivent  d'être belles et les garçons   costauds. 

A chaque ère son lot de contraintes. Parce que, c'est intemporel , on ne peut pas être jolie au naturel (sinon ça se saurait , non? ) Il nous faut suivre LA tendance.

Hirsute mais avec de beaux bijoux dans nos cavernes.

Obèse à souhait au fond du désert.

Blanche comme le lait au temps du Roi Soleil.

Les normes de la beauté vont et viennent...

Nous occidentales civilisées, nous sommes  en plein dans " la guerre des poils".

Avec:

- stratégies

- commandos

- attaques surprises

- éradication

Déjà , rien que le mot"poil" nous hérisse celui qu'on n'a plus.

 On ne fait pas de prisonniers. Un bon poil est un poil arraché. Faut pas nous chercher des bulbes!

Peau lisse égale peau belle.

Heu...

Grâce à photoshop pour les tops models des magazines, tout est simple. Mais nous, pauvres créatures réelles, on connait  trop bien le prix à payer pour quelques centimètres de peau glabre.

Que de grimaces, que de cris dans la tiédeur des institiuts ou la quiétude de la salle de bain!

Tout ça pour faire oublier notre animalité.

Parce que se faire griller les jambes, les aiselles et le maillot n'est pas une partie de plaisir.

Combien sont sorties de l'institut , marchant en canard tout ça pour faire brésilienne! 

Combien ont laissé de leur peau dans un épilateur électrique démoniaque! 

Combien ne se sont pas reconnues dans un miroir après une séance d'épilation des sourcils!

Parfois j'envie ma copine Mona, bavaroise épanouie et tranquille, qui, tout en gardant sa féminité a encore tous ses poils sur elle.

Véridique! Ca  existe encore des vraies femmes à la Frida Kahlo qui font des tresses avec les poils de leurs jambes, ont des touffes sous les bras et un mont de vénus plus que boisé!

Où sont donc mes poils d'antan? Ceux que j'aimais tant...

Heu...

Au fond d'une poubelle bien sûr!!

 

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30 mai 2013 4 30 /05 /mai /2013 12:37

  Tu n'as pas de sosie toi?

  Non?

  Tu ne connais pas ta chance alors.

Déjà, le sentiment de se sentir unique . C'est pas mal.

Ressembler à quelqu'un d'autre ou être le doublon d'une autre personne n'est pas fait pour arranger l' ego.

Avoir un doublon qui se balade quelque part , c'est pas cool en vérité.

Moi, mon sosie m'attire des petits ennuis...Comme je dois le faire aussi pour elle...Nous sommes des jumelles incongrues. Des répliques qui ne se connaissent pas et qui n'ont en commun que leur apparence physique...Ainsi qu'une promiscuité géographique.

Un jour, on me dit , un peu vexé:

" Dis donc , pourquoi tu n'as pas répondu quand je t'ai dit bonjour devant Monop hier?

- Tout simplement parce que ce n'était pas moi..."

Généralement, les bons amis te font confiance...Généralement...Ils gardent un temps un oeil suspicieux sur toi puis,  ils oublient...jusqu'au retour de la copie conforme pas conforme!

Du coup, tu passes pour une lunatique, versatile , un peu débile. C'est pas très cool.

Puis il y a l'instant génant du genre,durant un concert,un des musiciens:

"Bonjour, vous êtes vraiment fan, je vous vois souvent.

-Heu...Non. C'est la première fois ."

Tête déconfite du gars. Regard oblique peu amène.

Mais tout  ça n'est pas très grave finalement quand arrive LE quiproquo, le blème, le bin's, le presque drame, la tragi-comédie.

Alors que je poussais mon chariot pensivement dans le supermarché du coin, un quidam s'approche de moi:

"Madame?

-Oui? croyant qu'il allait me demander où se trouvait le papier toilette.

-Vous m'avez insulté hier, alors que j'étais en train d'essayer de me garer.

-Excusez moi mais ce n'était pas moi, lui dis-je , maudissant ma copie double.

-Je vous reconnais, me répondit-il sûr de lui ,un brin menaçant.Vous étiez dans une Mercedes noire.

Là: sauvée par la mécanique! Avec un grand sourire je lui sors de ma poche ma clé, même pas électronique, de ma  caisse:

-Ben moi j'ai un vieux Voyager...

A moitié convaincu et devant l'insistance de mon plus beau sourire, il s'en va en maugréant:

-Parce qu'insulter les gens, c'est pas bien."

Saleté de deuxiéme moi!!

 

 

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26 mai 2013 7 26 /05 /mai /2013 05:21

Des bestioles il y en a des tas à la Réunion!!

La plus impressionnante étant le requin. Celui qui se glisse dans l'eau trouble et attrappe le surfeur innocent.Si je peux le dire c'est que je n'en ai pas croisé pendant que je barbotais dans l'eau claire.Le requin est friand de tortues et il prend la planche de surf pour cet animal placide. Moi, j'étais ballotée par les rouleaux  tout près du bord, mais l'oeil fixé sur le drapeau "attention requin " quand même!! 

  Des tortues, j'en ai vu nager nonchalamment  au fond de l'eau., au dessus du corail agonisant, à la fois majestueuses et pataudes.Autour d'elles gravitaient de multiples poissons colorés. Des jaunes, des zébrés, des noirs, des bicolores, tricolores...tout ce que la nature à inventer pour nous  charmer. Des bleus surnaturels, des violets extaterrestres, des oranges venus d'ailleurs, bref, des couleurs quasies inimaginables...Traits vifs dans le bleu de l'océan.J'ai aperçu au loin une grappe de six dauphins qui patrouillait joyeusement, insouciants.Sur les rochers près du bord j'ai vu des curieux poissons sauteurs aux yeux globuleux aux allures de petits monstres.

Dans les cieux lumineux j'ai admiré divers oiseaux exotiques à la beauté insolente, dont le fameux "paille-en-queue"immaculé.Tout droit sorti du paradis lui.

Partout sur les bords des routes, j'ai vu des chiens errants, vivants ou morts, pauvres bestioles oubliées , livrées aux éléments et au hasard.J'y ai vu aussi d'énormes escargots baveux,voraces et coriaces.Grands comme une main:beurk!

Cachés parmi l'exubérante végétation j'ai surpris les "endormis" aux couleurs vives: les caméléons tranquilles.Leurs cousins , les petits "margouillats" sympathiques, quant à eux, je les ai vu s'accrocher  partout grâce aux ventouses de leurs pattes.

Dans des arrières cours et autres caves sombres , j'ai rencontré d'énormes et impressionnantes tortues terrestres , l'oeil triste , tout droit sorties de l'ère des dinosaures...

Oui, des bestioles, il y en a beaucoup. Notamment du côté des insectes.Théoriquement le z'oreille qui pose le pied à la Réunion se fait dévorer par les moustiques affamés de chair de métropole.

Ce ne fut pas mon cas. 

Il y a aussi les légions de diverses fourmis, plus ou moins agressives que j'ai croisé là bas.

Ainsi que des papillons de nuits cauchemardesques.Brrrrrrrrrrrrrr!

Mais la bestiole tropicale qui me laisse encore mi amusée mi dégoutée c'est bien le cafard réunionnais.

Gros comme un pouce,vif comme l'éclair,hideux à souhait j'ai fait sa connaissance la nuit de mon arrivée.

J'étais explosée de fatigue, il était survitaminé: il a gagné par forfait le droit de rester dans ma chambre...Pour cette nuit seulement!

Le lendemain,vengeresse,je l'ai noyé sous le spray aérosol, lui et tous ses siens!Car il avait une famille nombreuse l 'abject!

Ouf!

Et un paradis sans blattes, si possible. Un!

 

 

 

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12 mai 2013 7 12 /05 /mai /2013 05:58

Je quittais la Réunion à regret.

Adieu chaleur moite. Soleil triomphant. Lumière crue. Pureté des couleurs. Nature extravagante et généreuse.

Adieu sable brûlant. Vagues énormes. Océan clair. Petits poissons peu farouches.

Adieu parler créole chantant et nonchalance des îles.

Amnésie temporaire des vacances.

Le coeur plus lourd que ma valise, je reprenais l'avion pour la routine des jours.

Le retour aussi fait partie des vacances. L'aéroport bigarré et bruyant atténua un peu le spleen du départ.

Appel des passagers.

Dans la file d'attente; des vacanciers repus de soleil, des familles avec des enfants de tous âges, hommes et femmes en déplacement en métropole.

Avion bondé. Brouhaha ordinaire. Chacun prit place.

Dernier regard sur l'île. Nous avions 13 heures de vol devant nous.

Décollage. Mines tristes sous la poussée des réacteurs.

Le long vol commençait..

A peine coincés dans nos fauteuils, que l'équipage gentiment prolongeait nos vacances en nous traduisant les différentes annonces en créole... Sourires complices dans la carlingue.

Puis, au bout d'une demie heure de vol : "Escale technique à Maurice ."

Bon. C'était prévu. Décélaration. Atterrissage impeccable.

Ballet des rampants du tarmac. Valises et kérozène. Petites lumières dans la nuit étouffante.

Attente bon enfant. Bavardages. Futiles occupations.

Soudain : "Mesdames, messieurs, le plein de kérozène se fait actuellement. Mais nous aurons un peu de retard car nous attendons des bagages mal aiguillés."

Pas de soucis commandant. Faites! Retrouvez les valises vagabondes!

Mais vite! Si possible.

Un vague pressentiment me dit que cette escale était loin d'être finie.

Nouvelle annonce :"Désolé, mesdames, messieurs, mais nous recherchons toujours les bagages. De plus un technicien des pistes m'indique qu'un pneu est usé. Nous allons procéder à son changement."

Oups. C'était impossible à constater à la Réunion? Quelle naïveté!

L'ambiance calme et zen vira au rouge parmi les passagers.

Faut dire que les enfants présents commençaient à s'impatienter...

Les minutes passaient très lentement dans l'agacement général....

"Mesdames, messieurs, nous avons un nouveau petit souci. Nos techniciens ont du mal à changer la roue. Cela va donc prendre plus de temps que prévu."

Re oups. Faut un cric pour une roue d'avion? J'avais même pas une lime à ongles pour les aider...

Un murmure réprobateur accueillit l'annonce du commandant de bord. Hôtesses et stewards devaient se débarasser gentiment des contestataires inquiets.

"Que se passe-t-il? Quand allons-nous redécoller?"

Les sourires étaient désormais crispés. Deux heures d'attente dans un espace restreint bondé étaient venues à bout de la patience de chacun.

Plus le temps passait, plus l'hystérie collective gagnait...

Il fallut patienter encore une heure dans cette ambiance électrique.

"Mesdames, messieurs nous allons pouvoir poursuivre notre voyage. Nous avons tous les bagages et toutes nos roues."

Et comme c'était un commandant malicieux, il conclut en créole:

"Sa lé bon cet z'affaire!"

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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25 mars 2013 1 25 /03 /mars /2013 06:06

Y  a des jours comme ça.

On ouvre un oeil à la sonnerie du réveil et on sait pas pourquoi mais on sent que la journée sera une bonne journée.

On se lève avec un rayon de soleil et on est  plein d'entrain. En enfilant son peignoir, on sourit béatement.

Puis, on remarque qu'il y a eu une coupure de courant durant la nuit et que la chaudière ne fonctionne pas.

Première entorse à notre supposée belle journée.

Première grimace.

Pas de chauffage. Pas d'eau chaude. Oups.

Bon, redémarrer la chaudière.

Mais là, derrière la porte, on marche sur  une souris à moitié digérée, toute gluante et sanguinolente.

"Putain de chat!" hurle-t-on en glissant et en se rattrapant aux murs. Et pendant qu'on nettoie, entre deux nausées, on sort l'artillerie lourde des insultes envers les félins et particulièrement le nôtre.

Mais on conserve malgré tout l'esprit souriant. Surtout quand  enfin résonne  le ronronnement de  la chaudière.

Ensuite ?

Ho rien que de très banal pour une bonne journée : le toast resté coincé dans le grille pain est cramé.

Bof! Est-ce grave? Non. Ça pue, ça fume, ça va direct à la poubelle mais ce n'est pas grave .

La deuxième grimace vient sur nos lèvres quand on s'aperçoit que le dossier important qui était posé sur la table est maculé de pattes de chat dégoûtantes. Mais comme on ne veut pas se départir de notre bonne humeur matinale, on serre les dents en tentant d'effacer le désastre...

Vite une douche pour oublier.

Aïe! Pourquoi se met on du shampoing dans les yeux?

Ha?... Ca fait partie aussi de la panoplie de la bonne journée à tous prix? Gagné alors.

En tâtonnant, on réussit à s'habiller. Le miroir nous renvoie une image peu flatteuse avec nos yeux rouges et larmoyants. Mais on tient bon.

Une bonne journée peut souffrir de petits dérapages.

La troisième grimace, on la fait aux toilettes au moment de prendre le rouleau de papier.

Oups. Y en a plus.

Classons ça dans "divers désagréments" et passons vite à autre chose. Le soleil inondant la maison est notre sésame. Ainsi que notre détermination. Rien ne saurait nous empêcher de goûter à la quiétude du jour.

Rien.

Pas même  la poubelle pleine qui craque et se répand dans la cuisine.

Pas même la lettre de rappel des impôts.

Pas même la panne internet.

Pas même la pluie sur le linge fraîchement étendu.

Pas même les coups de fils incessants de démarcheurs agressifs.

Pas même le bouton brusquement apparu sur le nez.

Au fil des heures, on reste stoïque.

Toutes ces petites contrariétés sont balayées quand une copine nous dit, admirative:

" Wouah! T'as fait quoi à tes cheveux? Ils sont bien!

- Rien. Ils sont propres."

Le fou rire qui nous prend  à ce moment là est le signe majeur que oui décidément, c'est  ça une bonne journée.

 

 

 

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4 février 2013 1 04 /02 /février /2013 13:59

Cet hiver-là, nous étions partis en famille à la montagne.

Voiture bourrée d'enfants (les nôtres et  leurs cousins), coffre de toit bien amarré, bric à brac essentiel à des vacances à la neige, notre attelage était conforme au stéréotype, dont voici un aperçu :

- des manteaux ,

- des oranges,

- des céréales,

- des chaussettes,

- des savons,

- des jeux divers,

- des serviettes,

- des boîtes et des mouchoirs,

- ...

Notre séjour fut conforme à ce que tous nous en attendions :

Station enneigée, cours de ski, moniteur bronzés aux sourires éclatants, attente dans les télésièges, froid aux mains, démarche d'éléphant laineux, bonhomme de neige et chocolat chaud aux pieds des remontées : nous goûtions aux joies rafraîchissantes de la haute montagne.

Bien entendu, nous parents n'étions que des boulets grognons qui pigent  que dalle aux joies incommensurables du ski et du snow!! De toute façon nous ne faisions pas le poids face à cinq jeunes exubérants et enchantés par avance. Jubilation adolescente face au rictus parental.

Après le plaisir quasi masochiste des pistes dévalées à grande vitesse, quel bonheur d'enlever ses chaussures et de se prélasser dans l'appartement. Parce que la neige, c'est bien mais c'est froid et humide... Les skis à porter jusqu'à l'appart en marchant comme des pingouins sur la banquise, les mains gelées et endolories, les pieds blessés et tuméfiés, les muscles douloureux et pesants : clichés basiques!! Bref, tout ce qui fait qu'à un moment, on en vient à détester ces vacances, tout ça est balayé par l'immense satisfaction de se retrouver au calme et au chaud, réunis autour un goûter roboratif.

Appréciation maternelle en tous cas.

"Je t'ai vue au loin sur la piste verte m'man.

- Oui?

- Tu galérais..."

Technique du serrage de dents. Toutes les vacances ont une une fin.

Ho le bonheur simple de marcher en chaussettes dans l'appart! De regarder tomber la neige à gros flocons au dehors. De voir les pistes se vider de vie à mesure que la nuit les enveloppe... La quasi béatitude pendant que nous jouions aux cartes ensemble.

" Et si nous sortions au bowling pour le dernier soir?

- Vous saurez faire?

- Lancer une boule sur des quilles?"

Le lendemain,  nous étions tous hilares, nos chaussures de bowling vertes fluo aux pieds. Rigolade et lancer de boule peu orthodoxe au menu de la soirée.

Vint mon tour.

"Vas-y m'man! Dégomme les!!"

Bras levé en avant , je pris mon élan pour un lancer de boule digne des olympiades. Sérieuse. Concentrée.

Bras en arrière...

Zut ! La boule est partie derrière moi dans les pieds d'innocents spectateurs .

"On parlait des quilles, pas des gens!!"

 

 

 

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15 janvier 2013 2 15 /01 /janvier /2013 20:01

La nuit était d'encre,la lune réverbère, les étoiles scintillantes quand nous arrivâmes à la maison louée pour nos vacances.

L' immense vaisseau sombre ancré dans un coin de verdure, cerné d'arbres plus que centenaires, attendait  notre venue pour renaître à la vie. Il correspondait en tous points à la description faite par l'agence. L'appellation "manoir" était nullement usurpée.

La chaleur de l'été  étouffante nous poussa hors de la voiture et nous jeta à l'intérieur de ses murs. La fraîcheur  nous  saisis agréablement dès la lourde porte ouverte.

Il fallut tatonner pour trouver l'interrupteur... Et une fois trouvé...

"On est chez la Belle au Bois Dormant!" dirent  les  enfants émerveillés devant la taille de la cheminée et des escaliers de pierres, dont les marches usées par des milliards de pas prouvaient l'intense fréquentation.

Boiseries aux murs, meubles anciens, parquets patinés, lustres vénérables et bibelots d'époque : tout était là pour nous ramener quelques siècles en arrière.

Une maison en pleine campagne, isolée, assoupie, les volets clos, qui ne s'éveillait que pour les vacances des citadins.

Dépôt des bagages, visite rapide des lieux, choix des chambres, notre arrivée  fut rythmée par des : "Ho trop bien !" et des :"Ha c'est beau!" à chaque porte ouverte.

Cavalcades et rires envahirent pacifiquement l'immense demeure. Moins d'une heure après, la maison avait repris vie.

Pendant le repas, la chienne excitée aboya devant l'évier de la cuisine. Des petits bruits provenant de derrière le meuble l'agaçaient au plus haut point. Nous comprîmes d'où venaient ces bruits en découvrant plusieurs tapettes à souris équipées de fromage prêtes à fonctionner.

"Finalement, cette maison n'était pas si vide!" 

Quand, avant d'aller au lit, un des enfants hurla :

"Y a une souris qui me regarde faire pipi!"

Tout le monde rit en voyant la coupable effectivement sur sa poutre perchée.

"Elle a bien plus peur de nous!"

 Couchés, nous entendîmes tous encore des menus frottements, des piétinements de minuscules pattes sur le plancher. Comme l'ambiance du manoir s'y prêtait, les enfants se racontèrent de chambre à chambre des histoires pour se faire peur. Les divers craquements du bois ancestral ajoutaient la touche inquiétante aux récits imaginaires de fantômes et revenants. Leurs cris mi-effrayés  mi-amusés résonnèrent un moment dans la grande maison. Puis, lassés et épuisés par le voyage , ils s'endormirent malgré tout bien cachés sous les draps.

Petit à petit, les ténèbres silencieuses prirent possession de la maison. Les petits bruits s'estompèrent... J'allais moi-même sombrer dans un sommeil réparateur...

Quand tout à coup, troublant le calme de la nuit, j'entendis quelque chose qui suscita mon attention. Redressée dans le lit,  je tendis l'oreille. Oui, j'entendais bien quelque chose : des soupirs...des gémissements... Ou plutôt comme un souffle puissant... Ou un ronflement... Mais qui venait de la pièce du bas... Rassurée par la quiétude de la chienne et déterminée à résoudre ce mystère, je me levais dans la pénombre éclairée par les rayons de lune. J'entendis clairement comme une forte respiration. Devant la fenêtre, je risquais un regard au dehors, vaguement inquiète.

Là, une dizaine  d'yeux brillants dans la nuit se tournèrent vers moi, tranquillement.

Cinq vaches ruminantes et soupirantes passaient la nuit contre le mur de notre manoir.

Bienvenue à la campagne!

 

 

 

 

 

 

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21 décembre 2012 5 21 /12 /décembre /2012 06:23

La fête d'anniversaire bat son plein.

Un brouhaha joyeux nous enveloppe.Le décor est planté: ballons colorés, cotillons et  serpentins envahissent la salle. Tapas et autres amuse-gueules circulent parmi les invités installés autour de plusieurs tables rondes disposées dans la salle des fêtes réservée pour l'occasion. Boissons fruitées et alcool à volonté comblent les verres et les papilles.Le moindre détail a été pensé pour notre bien être.

Journée ludique. Journée unique.

Un groupe de musiciens est là pour animer la fête.  Un magicien passe de table en table pour distraire chacun.

La musique emplit l'air et les spots lumineux tournoient gaiement. Les convives sont badins et leurs paroles anodines. Tous sont présents pour l' anniversaire des 50 ans de ma cousine Claudine. Les amis, la famille, toutes ces personnes d'origines différentes sont là pour marquer cet évènement particulier.

C'est ainsi les jours de fête : il y a comme une alchimie souriante.Insouciance bienvenue.Babillages et  bavardages.Éclats de voix, rires qui fusent...

La tension des préparatifs étant retombée, chacun se laisse bercer par le ton festif du moment. Atmosphère propice aux échanges et aux fausses confidences entre personnes de bonne composition. Connivences. Convenances. Parés, parfumés, apprêtés, tous apprécient cette parenthèse sympathique.

Attablée aux côtés de ma cousine et de ses invités, je goûte avec plaisir l'intimité relative de l'instant.

Le magicien vient à nous : cartes en mains, sourire aux lèvres.

"Un tour de magie, Mesdames?"

- Oui, lui répond une quadragénaire fade, secrétaire médicale, que nous connaissons de longue date. 

- Tirez une carte, Madame. Voilà, regardez -là, et avant de la replacer dans le paquet, inscrivez-y votre prénom au dos.

Et là :

Est-ce la griserie du moment ?

L'immunité de l'anonymat?

L'occasion qui fait le larron?

On ne saura jamais...

A notre plus grande stupéfaction ,elle lui dit, le plus sérieusement du monde :

- Non, pas mon prénom. Je vais y inscrire mon nom de scène...

- Votre nom de scène ?

- Oui : " Mimi".

- Ho? Vous aussi vous êtes une artiste? Intermittente du spectacle?

- Oui, je suis danseuse, dit-elle toute souriante devant l'intérêt suscité.

- Dans quelle compagnie ?

- Ici même, dans cette salle des fêtes. Je danse deux fois par semaine.

Le magicien décontenancé  finit son tour de passe- passe à la hâte pour  fuir le sourire béat qu'elle lui offre.

Que ne dirait on pas pour une seconde de gloire?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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28 novembre 2012 3 28 /11 /novembre /2012 12:40

Il y a des matins frileux .

Des matins mâtinés de chocolat chaud et tartines beurrées.

Matins d'école.

Qui débutent avec une fenêtre donnant sur la fin de la nuit, une lumière crue et un ronronnement de petits bruits familiers .

Matins des enfants engourdis, rétifs et peu amènes.

Les yeux encore collés aux rêves. La tiédeur du lit encore sur les joues.

Des enfants renfrognés et peu enclins à apprécier cette nouvelle journée.

Matins d'école.

Où les feuilles mortes tourbillonnant en un ballet chaotique n'incitent pas à sortir.

Doigts gourds et mornes moues sur les bols odorants et  brioches ventrues.

Mauvaise humeur machinale matinale.

Agressivité en roue libre.

Matins d'école.

Cartables en attente dans l'entrée. 

Devoirs faits. Leçons apprises.

Obligations enfantines.

Coeurs plus lourds que la pierre.

Agaceries fraternelles coutumières :

"Dépêche-toi ! Plus vite ! Plus vite ! Oh ! L'escargot ! Dépéche-toi ! Je t'attends!"

Le regard noir et le calme apparent de mon frère ne m'alertent pas.

" Arrête!"

Mon rire fuse :

"Qu'est ce que t'es lent ! Moi je suis prête ! Toi t'es bon pour être en retard ! Ho! L'escargot !"

D'un geste rapide digne de l'attaque du serpent, je reçois le chocolat tiède en pleine face.

Tandis que, dégoulinante de la tête aux pieds, je hurle ma rage, il dit, narquois :

" Maintenant, c'est toi qui est en retard!"

 

 

 

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12 novembre 2012 1 12 /11 /novembre /2012 14:26

"Câline!"

Ma Maîtresse m'appelle. Vite! Vite! J'arrive! Je cours sur le petit mur du Voisin, saute dans l'herbe et ça y est, je suis chez moi. J'en ronronne d'aise.

J'adore ma maison.

J'adore mes Maîtres, petits et grands.

J'adore ma mère adoptive, la chienne colley Tootsie.

J'adore ma soeur irascible.

Je me souviens, mon Maître m'a ramenée un soir, cachée dans son blouson, j'avais un mois et peu de chance de survie.Toute la maisonnée m'a acceptée d'emblée, moi la toute petite boule maigrichonne et tremblante. C'est depuis que j'ai acquis mon nom d'ici : "Câline". Je suis si heureuse de vivre que je ronronne sans cesse et me frotte  de plaisir contre mes Maîtres chaque jour qui passe.

Ma robe noire lisse aux reflets roux et mes yeux jaunes me destinaient à l'enfer et au malheur pourtant.

Heures douces de la maison.

La chienne  m'a laissée téter ses mamelles vides de lait. Elle m'a laissée dormir dans son pelage épais. Béate.

Mes Petits Maîtres m'ont couchée dans le landau des poupées et habillée comme un bébé. Sereine.

Mes Maîtres m'ont assuré nourriture et soins sans réserve. Comblée.

Ma soeur colérique m'a laissée manger dans sa gamelle. Heureuse.

A l'intérieur de la maison, tout n'est que confiance et tranquillité, même si  j'ai tendance à voler n'importe quoi, ce qui provoque cris et cavalcades.

Oui, à l'intérieur tout va bien.

A l'extérieur c'est autre chose...

Hors de la maison, les heures sont longues.

Mon oreille cisaillée est la preuve de la violence quotidienne.

Cruauté bestiale. Brutalité animale. Sauvagerie ordinaire.

 Pour limiter les conflits, je me coule dans les herbes, tapie, cachée, le plus loin possible de mes congénères... A chacun son territoire. A moi le hangar de paille des Voisins, vigie au dessus de leur poulailler. Quiétude relative. A moi l'indigestion de rongeurs. Festin facile. Très patiente, les taupes mêmes sont mes victimes.

Autant de proies. Autant de cadeaux .

Simples offrandes à ma mère adoptive qui s'obstine à essayer de les ranimer.

Humbles dons pour mes Maîtres Adorés.

Je leur suis tellement reconnaissante de m'accepter telle que je suis et de me tirer de tous les mauvais pas où mes moustaches me mènent !

Un jour, la Voisine, narquoise, appelle ma Maîtresse :

- J'ai un truc à te montrer.

- J'arrive!

Attirée par quelques têtes de poulet , je suis coincée dans un piège à furet.

Déconfite. 

Enragée.

Apaisée à la vue de ma Maîtresse.

Qui rit et se moque de moi en me délivrant .

"Maintenant, tu sais que la curiosité est un vilain défaut !"

 

 

 

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  • : blog de Bleue-la-renarde Charasse Evelyne
  • : Billets d'humeur et d'humour, tranches de vie décalées et romancées mais toujours véridiques.Aventures et histoires racontées pour le fun.Je suis Bleue la Renarde qui prend tout ce qui fait plaisir et passe à ma portée.
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